Augmentation de l’obésité en France
En France, la proportion de personnes obèses est passée de 5 à 10 % de la population en 25 ans. Aujourd’hui, près de 3,6 millions d’adultes sont concernés.
De plus, l’obésité infantile est en augmentation depuis 40 ans. De 3 % en 1965, la proportion d’enfants en surpoids est passée à 5 % en 1980, puis à 12 % en 1996 et enfin à 16 % en 2000. À Paris, 20 % des enfants âgés de 10 ans sont en surpoids.
En 1997, 8 % de la population française était obèse ; aujourd’hui, plus de 12 % sont obèses et 30 % sont en surpoids.
19 % des enfants sont aujourd’hui obèses ou en surpoids et chez les femmes, au cours des dix dernières années, l’obésité a augmenté de plus de 60 %, contre 40 % chez les hommes.
Les Français et le poids
- Les Français soucieux de leur poids déclarent, à près de 95 %, être motivés par des objectifs liés à la santé.
- Les Français qui cherchent à perdre ou à contrôler leur poids sont principalement des Françaises (56 %).
- 83 % des Français souhaitant maigrir trouvent qu’il est compliqué de suivre un régime et 40 % déclarent rencontrer des difficultés.
- Seulement 50 % des Français sont capables d’identifier une alimentation diététique. Le fait d’avoir des enfants favorise une meilleure connaissance des règles de nutrition.
- Plus d’un Français sur deux fait attention à son poids, 40 % cherchent à le contrôler et 15,3 % souhaitent en perdre.
La dépendance neurochimique des fast-foods
Autour des années 1970 apparaît l’alimentation dite « moderne », dévitalisée, dénaturée et riche en additifs, dont les fast-foods sont un bon exemple. Ce qui n’est pas sans conséquence sur le corps et les habitudes alimentaires.
Il a été observé que, chez les jeunes, le modèle nutritionnel du fast-food a un impact de plus en plus important sur les choix qu’ils font lorsqu’ils sont seuls et doivent réaliser leurs propres menus à partir d’aliments disponibles dans le commerce.
De nombreux consommateurs fidèles et réguliers de fast-foods, qui affirment aimer la nourriture qui y est servie (hamburgers, frites, sodas, etc.), ignorent, pour la plupart, que c’est leur dépendance qui les pousse à revenir régulièrement dans ces établissements et à « apprécier » ce type de nourriture.
Quelques repas riches en graisses ou en sucre suffisent à perturber le système de régulation des graisses par la leptine (l’hormone de la satiété). Selon les travaux de Sarah Leibowitz(1), neurobiologiste à l’université Rockefeller de New York, les menus des fast-foods favorisent l’insatiabilité et l’envie de manger. D’après ses expériences sur des rats, les taux de galanin, un peptide cérébral qui stimule l’appétit et ralentit les dépenses énergétiques augmente lorsqu’ils sont associés à une alimentation riche en graisses ou en sucres.
Super Size Me l’expérience folle du fast-food

Dans le film Super Size Me de Morgan Spurlock, sorti en 2004, le réalisateur-acteur se lance le défi fou de manger dans un fast-food matin, midi et soir afin de déterminer si cette nourriture, désormais consommée par de nombreuses personnes en dehors de chez elles, est réellement mauvaise pour la santé.
Cette expérience a été menée avec la participation de trois médecins, dont un cardiologue, un gastro-entérologue et un généraliste, assistés d’un diététicien et d’un coach sportif.
À la fin de l’expérience, un mois après le début du régime, les médecins ont relevé une prise de poids de 11 kg, mais aussi une dégradation générale de la santé de Morgan Spurlock. En mangeant matin, midi et soir dans ce fast-food, comme il devrait être possible de le faire dans n’importe quel restaurant ouvert au public, Morgan Spurlock a ingéré l’équivalent de 15 kg de sucre (soit 500 g par jour) et 5 kg de graisse !
Le brouillage de l’image traditionnelle des aliments
L’incitation aux pauses gourmandes
Elle commence par les produits de snacking qui ne sont pas indispensables à une alimentation équilibrée, comme les barres chocolatées, les yaourts à boire et les pâtes à tartiner accompagnées de gressins, les mini-saucisses, les bâtonnets de surimi à tremper dans un pot de mayonnaise, etc. Tous ces produits représentent aujourd’hui 10 % de notre budget alimentaire, selon une enquête de la Secodip (Société d’études de la consommation, distribution et publicité), qui souligne que « les industriels ont compris l’intérêt de ce créneau porteur face à des marchés alimentaires saturés ».
Le rôle de la publicité
De nombreux spots publicitaires suggèrent que les régimes pauvres en graisses (comme ceux contenant des aliments allégés) sont une solution à l’obésité. Cependant, selon des études scientifiques(2) menées par des experts tels que le professeur Walter Willet de Harvard, la chasse effrénée aux graisses n’est pas une bonne solution. Ce que l’industrie alimentaire oublie de dire, c’est qu’à partir de 40 ans, les régimes hypocaloriques et hyperprotéinés ont une efficacité de moins en moins grande. En effet, le taux d’hormones mobilisant les graisses, produites dans l’organisme à partir des graisses alimentaires, diminue généralement entre 20 et 25 ans, pour n’être plus sécrété qu’à 50 % entre 40 et 45 ans.
Et les messages publicitaires sont désormais omniprésents : à la maison avec les spots télévisés ou dans la rue avec les affiches sur les murs et les abris bus. Ce type de publicité influence inévitablement nos choix, surtout ceux des plus jeunes, qui ne sont pas psychologiquement préparés à résister à ces demandes constantes et fortes.

Les stratégies marketing des fabricants
Leur principale stratégie est de vendre toujours plus, malgré leurs bonnes intentions d’apporter des produits plus sûrs à leurs consommateurs. En effet, dans de nombreux cas, les fabricants n’hésitent pas à commercialiser des aliments riches en molécules plus ou moins nocives, comme le glutamate de sodium ou l’aspartame, sous prétexte que cela est officiellement autorisé.
L’aspartame notamment présent dans les boissons dites « light » et les édulcorants de table (largement recommandés depuis 1981 pour maigrir et pour les diabétiques) fait grossir en raison des déséquilibres qu’il provoque dans les mécanismes de régulation du sucre dans le sang(3).
Le professeur John Olney, neuropathologiste américain, a mené plus de 200 études sur cet exhausteur de goût et a été le premier à alerter de la neurotoxicité de l’aspartame en 1996(4). De plus, il a prédit il y a plus de quarante ans(5) que si on laissait autant de glutamate (ou E621), un exhausteur de goût très répandu dans l’alimentation, on assisterait à une épidémie d’obésité et de diabète, et c’est ce que nous constatons aujourd’hui !
La désinformation des médias
Les médias, dont le rôle est d’enquêter et d’informer, peuvent se contenter de relayer des informations sans vraiment les vérifier. Cela influence évidemment les habitudes alimentaires du public.
Thierry Souccar, journaliste scientifique et nutritionniste, écrit dans son livre Santé, mensonge et propagande que le 15 mai 2002, Le Parisien a voulu se faire l’écho d’une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) en publiant le titre « Français, vous mangez mieux qu’avant ». Le soir même, la bonne nouvelle a été reprise sur France 3 et au journal télévisé de TF1. À croire qu’aucun des médias n’avait lu l’étude de la division Synthèse des biens et services de l’INSEE.
Au contraire, l’étude de l’INSEE affirmait que les Français délaissent progressivement les produits alimentaires frais (leur consommation a chuté de 60 %) au profit des plats cuisinés (+5,5 % par an depuis les années 1960) ou des produits transformés. En quarante ans, la consommation de confiseries et de pâtisseries industrielles a augmenté de 200 %. La consommation de boissons gazeuses a augmenté de 45 % par an. Les produits laitiers, riches en graisses saturées, ont fait un bond spectaculaire : +200 %.
Thierry Souccar concluait : « Bref, non seulement les Français ne mangent pas plus équilibrés qu’avant, mais ils s’alimentent probablement plus mal. Pour preuve la progression des maladies liées à des facteurs alimentaires comme le diabète, le cancer ou l’obésité.« (6)
Le rôle des lobbies
Lorsqu’on a interrogé la nutritionniste américaine Marion Nestle sur l’influence des entreprises alimentaires sur la législation américaine, elle a répondu : « L’industrie alimentaire est très importante aux États-Unis et elle finance des lobbies très coûteux et bien rémunérés. Ces lobbies sont à Washington pour deux raisons : pour s’assurer qu’aucune agence gouvernementale ne dira que nous ne devrions pas manger leurs produits ; donc pour s’assurer que le gouvernement ne vote pas de lois qui leur sont défavorables, et pour encourager le gouvernement à voter des lois favorables. »(7)
En effet, grâce à ces lobbies, on autorise la vente d’aliments qui favorisent les déséquilibres nutritionnels et organiques, entraînant ainsi le surpoids et l’obésité.
Les campagnes et actions menées par les pouvoirs publics
Dans un souci de santé publique, différentes campagnes ont été organisées par les pouvoirs publics. Les recommandations qu’ils formulent concernant le petit-déjeuner mettent généralement trop l’accent sur l’apport de sucres et de graisses : par exemple, croissant ou pain ou céréales + beurre ou yaourt ou lait + jus d’orange. Un tel petit-déjeuner favorise les hypoglycémies réactionnelles en fin de matinée et donc les grignotages intempestifs entre les repas.
Il est souhaitable d’avoir un apport en protéines pour son effet satiétogène, ainsi que pour l’apport en acides aminés, bénéfiques pour les fonctions cognitives.
Le PNNS (Programme National Nutrition Santé) est entré en vigueur en France en 2001 pour fournir des conseils nutritionnels à la population. Certaines des recommandations de ce programme apparaissent erronées, selon de nombreuses études scientifiques. Par exemple, l’idée que l’on peut perdre du poids en éliminant les graisses et en les remplaçant par des glucides. De plus, la notion d’indice glycémique est superbement ignorée par ce programme, alors qu’elle est pourtant essentielle dans la gestion du poids corporel. La consommation de produits à index glycémique élevé peut en effet contribuer à augmenter la glycémie, et donc favoriser la prise de poids.
Dans ce contexte, les cantines bios offrent une lueur d’espoir à la détérioration de la qualité des aliments et à la croissance de l’obésité. En effet, l’alimentation biologique propose des aliments exempts de produits phytosanitaires de synthèse qui peuvent provoquer de profonds déséquilibres dans l’organisme, avec leurs conséquences, dont l’obésité.
Cela dit, ne perdez pas en vue que le bio n’est pas la panacée. En effet, le marché du bio n’est aujourd’hui pas épargné par les plats transformés et industrialisés, avec matières grasses et sucres ajoutés bio évidemment !